Celine, mon amour.

Le dur moment des choix de postes est arrivé. Par tranche de 50 à 70 personnes à l'heure, tous les jours de 9h à 18h, les ex-D4 choisissent un par un, par ordre de classement aux ECN la spécialité et la ville d'exercice sur le site du CNG avec sa plateforme Celine.

Cette foutue plateforme, je l'ai plus consultée que l'intégralité de mes réseaux sociaux depuis le début des simulations, le 12 août. Je la voyais plus que ma famille. J'ai fini par voir le monde en violet et blanc (cf. le superbe arrière-plan de ce billet), à voir les chiffres défiler derrière mes paupières closes la nuit, sans cesse.

Attendre son tour en voyant le décompte sur la spécialité de ses rêves diminuer régulièrement est un véritable supplice. Quand tu es à la limite pour avoir la spécialité que tu souhaites, d'une heure à l'autre tu es éjecté d'une ville à l'autre de France voire même tu perds le précieux poste. Une angoisse terrible, sourde, de voir t'échapper après autant de sacrifices et d'efforts ce pour quoi tu as tant travaillé. C'est tellement injuste, destructeur de tellement de rêves pour une case de plus ou de moins cochée sur un tablette. Et pourtant, il n'y a pas d'autre moyen de nous départager, c'est la triste réalité.

Personnellement j'ai perdu ma spécialité rêvée la veille de mon passage, très exactement 72 personnes au-dessus de moi. Gros seum je peux vous le dire. J'ai du revoir tous mes plans de carrière, tous mes choix de vie, toutes les possibilités passées en revue.

J'ai appelé des référents de dizaines de ville, envoyés des mails à n'en plus compter, harcelé les gens sur les groupes facebook, épluché les sites et les arrêtés gouvernementaux pour fixer un choix pour mon avenir.

Au final, je me suis décidée pour la pédiatrie, (oui je sais cliché de la meuf en pédia) pour la polyvalence, pour la diversité d'exercice assez incroyable, pour la possibilité de faire des urgences et ouvrir un cabinet quand on est fatigué de l'hôpital (chose qui n'est malheureusement plus possible avec la médecine adulte). J'espère avoir assez de tact et de patience pour gérer les parents, chose la plus difficile selon moi en pédiatrie.

Trop hâte d'y être, trop hâte de vous raconter. On passe de l'autre côté de la barrière. L'herbe sera-t-elle réellement plus verte de ce côté-ci ? Je l'espère.