Je vous ai raconté la blague de la garde pédagogique ?

07/10/2017

Les gardes pédago c'est une très bonne idée qu'a eu l'hôpital.

Voyons... il nous faut des externes pour faire les ECG mais ça nous embête un peu de les payer... Comment nous sortir de ce guêpier ?
Oh ! Mais oui ! Je le tiens ! Faisons en sorte qu'il faille 25 gardes à valider pour avoir son externat. Et on pourrait faire venir les externes de 8h à 18h30 en journée pour valider une "garde pédagogique" qui prendrait la forme d'un après-midi semaine ou de 2 samedis matins qui équivaudrait à une garde de nuit, et qui ne sera bien sûr, pas rémunérée.
Banco.

Bon, allez, je vous charrie, chers gérants des études médicales, en vrai c'est super les gardes pédago ! Je crache un peu parce que c'est fatiguant, 6 jours d'affilée aux soins d'urgences à courir partout mais dès que j'aurais dormi, j'avouerai bien que c'était très utile, en fin de compte.

On apprend jamais mieux que sur le terrain, et comme ce n'est pas facile pour les D2 de prendre des gardes nuit (on est pas assez calés pour les autres services), ces gardes pédago sont en fait du pain béni. Et puis j'aime bien l'ambiance des soins d'urgences, tout le monde est sympa (sauf un brancardier qui m'a engueulé alors que je voulais l'aider mais bon il était tard, je lui pardonne), les internes sont très pédagogues et nos aînés d'externat sont toujours là pour nous aider.


D'ailleurs, je vous ai pas raconté ? J'ai vu mon premier toucher rectal. Dit TR pour les intimes.

J'appréhendais pas mal ce geste mais la D3 qui l'a effectué a été parfaite. Le patient était grave à l'aise aussi, faut dire, je pense que ça doit pas être pareil pour tout le monde.

Comme d'habitude, ma plus grande peur c'est de faire mal au patient (surtout que lui avait des hémorroïdes extériorisés donc ça devait bien douiller) mais il était impératif de vérifier s'il n'y avait pas de sang. Parce que sang rouge, ça pue le cancer.

Et ce qui pue le cancer, nous ça nous fait peur.

Il faut relativiser ce geste qui est souvent victime des mythes et légendes urbaines qui courent quand on est en 1er cycle des études médicales où tout est toujours exagéré.

Au final, ce n'est pas si méchant, même si le malaise n'est jamais loin, guettant derrière le tube de vaseline l'occasion de jeter son voile épais qui rend l'air de la pièce si difficile à respirer.


J'ai aussi vu un patient schizophrène. Au début j'avais peur d'y aller seule, mais bon finalement il était sédaté et son infirmière était là donc ce n'était pas si difficile en fin de compte. Le médecin urgentiste lui a fait une écho cardiaque, j'ai adoré.

J'aime pas l'imagerie. C'est gris, c'est noir, on voit rien.

Pourtant, là, quand j'ai vu les petits ventricules battre inlassablement sous la poitrine sèche du patient, j'ai trouvé ça terriblement beau. J'en avais déjà vu, bien sûr, mais à chaque fois c'est pareil.

Se dire qu'il y a ce petit amas de muscles qui bat sans jamais s'arrêter, bien à l'abri derrière sa prison de côtes, ben moi, ça m'émeut.

Le voir battre comme ça sur l'écran, ça représente la vie, ça représente l'amour, ça représente l'espoir.


Je dégouline de romantisme aujourd'hui, c'est affreux.

Presque Docteur - Kinesine
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