Stage de recherche
Je viens de rentrer de mon stage de recherche à l'institut Biomédical de Cambridge.
J'ai longtemps hésité à me lancer dans le master de recherche en parallèle avec mes études de médecine mais finalement j'ai eu peur de me retrouver coincée plus tard dans mes études, alors je l'ai fait pendant l'externat (ce qui n'est pas très malin, en P2-D1 ç'aurait été plus simple, mais bon c'est trop tard).
Pour valider le Master 1 de recherche, il faut réaliser en plus de suivre 2 UE de recherche un stage dans un laboratoire. Je ne voulais pas rester dans mon hôpital encore pendant l'été, il y a vite un ras-le-bol quand on y va tous les jours 10 mois par an. Donc j'ai d'abord choisi Los Angeles, le neurocampus de l'University Of California. C'est simple, c'est propre, ça pète. La fac a accepté bien sûr, j'ai fait signer tous les papiers et tout le tintouin administratif. Mais quand je me suis intéressée aux frais de la vie, je me suis un peu étranglée dans mon siège de petite française qui va à l'université publique. Il fallait payer quelques 400$ de visa étudiant, plus 800$ de billet d'avion et la bagatelle de 2000$ pour un mois de loyer dans un studio pas trop loin du labo (qui était pas en état top en plus). J'ai fait machine arrière, la mort dans l'âme. 3200$, c'est plus que l'intégralité de tous mes salaires d'esclav... d'externe de l'année, c'était au-dessus de mes moyens, je devais me résigner.
Fin Novembre, la date butoir pour les stages d'été approchant, je me retrouvais sans labo pour m'accueillir à un tarif raisonnable. J'ai donc cherché plus près, et suis revenue sur le pays qui m'a si bien accueillie l'année dernière : le Royaume-Uni. Cambridge étant un très grand centre de recherche, toutes mes demandes sont tombées à l'eau, et après avoir essuyé pas loin de 40 refus à base de "Sorry but we already have an intern from *insérer un pays random du globe* for this summer".
Finalement, enfin une chercheuse m'a répondu par l'affirmative. Elle faisait de la recherche clinique sur l'hypertension chez les jeunes adultes et voulait bien de ma pauvre pomme. En plus, l'hôpital fournissait des chambres à prix défiant toute concurrence (394£ le mois, imbattable).
Par contre, ils m'ont donné rendez-vous la veille du premier jour, un dimanche donc. Sauf que personne n'est venu. Me voilà seule sur le trottoir, le 30 juin, devant une porte de l'administration désespéramment close. J'essaie d'appeler pleins de numéros, dont des surtaxés (yes la facture merci). Heureusement, j'avais des amis pas trop loin chez qui j'ai pu squatter. Mais arriver dans le labo le lundi matin avec ma valise de fashionista parfaitement ridicule de 35 kilos, ça n'a pas du être du meilleur effet. Mais la chef a été très compréhensive et m'a même obtenu un petit rabais pour la gêne occasionnée. (Bon les macarons que j'avais trimballé ont dû aider à sa décision quand même)
Tous les membres de l'équipe ont été très accueillants du début à la fin, je me suis sentie tout de suite à l'aise parmi eux, j'ai retrouvé avec plaisir cette gentillesse et ouverture d'esprit typique des anglais.
Sinon le reste du mois s'est très bien passé, quoiqu'un peu long sur la fin, parce qu'une ENORME partie de mon travail consistait à analyser des données. J'ai fait de la LCA pendant un mois quoi. Ceux qui connaissent la LCA savent ce que j'ai enduré.
Je ne le souhaite à personne.
