Stage d'été... oui mais à l'étranger ! 

31/07/2018

Sinon j'ai commencé mon stage à l'étranger, roulements de tambour : Londres.
C'est pas ultra original, mais faut bien rassurer Maman.. la planque en Thaïlande c'est pour une prochaine fois.
Mes deux chefs de service sont grave cools, ça se voit ils ont pas l'habitude des externes chiants. Parce que non, il n'y a pas d'externes ici. Je me sens un peu seule, cela va sans dire.
En fait, ici ils font 6 ans de théorique, examen, 2 ans de médecine G (F1, F2), examen, puis ils choisissent la spé (jusqu'à 8 ans encore). Les gars ils ont fini, ils partent à la retraite 2 mois après.

Du coup ils ont pas l'habitude de voir du 4-5ème année qui traîne dans les couloirs. Alors si vous vous sentez inutile en tant qu'externe en France, ici je vous raconte même pas.
On m'a donné un joli emploi du temps avec des trucs à faire, c'est essentiellement des séminaires, des genres de RCP où ils discutent des cas. C'est difficile de suivre, parce que 70% des médecins ici sont étrangers de passage ou d'origine étrangère, avec des accents très prononcés.

Il y a de tout, de l'espagnol, de l'italien, du brésilien, du malaisien, du français, de l'indien, du pakistanais, de l'arabe, du grec (pas le sandwich), de l'américain... Un melting pot des plus variés.
Un de mes chefs, bien british, m'a dit qu'il avait pris l'habitude d'être le seul anglais dans les chambres lors de la visite du matin, à 7:30.
Essayez donc de comprendre une interprétation d'échographie cardiaque (déjà on part mal) en anglais avec pleins d'abréviations et de chiffres prononcés avec un accent espagnol.
Coyez-moi, ça fait bizarre.

Un autre fait très étrange ici, les médecins ne portent pas de blouse ! Ils se trimballent en vêtements extérieurs dans l'hôpital, le stéthoscope autour du cou comme dans les séries. Je sais pas ce qu'ils ont fait avec l'hygiène, mais ça doit pas être très propre (blague de l'été 2018).
Moi je me sens trop mal sans blouse, le stétho pas bien rangé dans la poche pour éviter les infections nosocomiales, alors j'ai piqué un haut de tenue de bloc que je mets par dessus mon t-shirt et sur lequel j'épingle mon joli badge qui ouvre les portes.
Parce que oui, cet hôpital est au même niveau que celui où j'ai failli ne pas exister (cf. ancien article) : il y a des portes verrouillées TOUS LES 3 MÈTRES !


Sinon pour les petites anecdotes :

  • Je suis allée aux consults avec mon autre chef, qui s'occupe des cardiopathies congénitales. C'était donc une patiente de 35 ans au moins, qui a eu une tétralogie de Fallot et a été opéré dans ses jeunes années. Ces patients-là doivent être suivis chaque année, avec une batterie de tests de surveillance. Ils ne peuvent pas porter des charges lourdes, doivent surveiller leurs dents à la recherche de la moindre carie, ne peuvent pas se tatouer ou se percer... Ce n'est pas toujours facile à vivre et à accepter. Cette femme donc, est venue avec sa mère, qui parlait avec un fort accent gallois. Cette maman, toujours aux petits soins de sa fille, même si elle est devenue mère à son tour, m'a montré sur son téléphone le concert en gallois de sa petite-fille, ainsi que plusieurs photos. Après quoi, elle nous a distribués des petits gâteaux secs du Pays de Galles. Je l'ai trouvé adorable, avec sa petite frimousse de grand-mère et sa façon de rouler les R.
  • La chose la plus agaçante avec le fait de me trouver ici c'est que le Wi-Fi est CATASTROPHIQUE. C'est bien simple, plus on monte dans les étages du vieil immeuble, plus le signal est faible. Alors moi qui suis au 3ème, il ne le détecte carrément pas. Du coup, je n'ai pas d'internet dans ma chambre, je dois rester traîner dans les pubs et les cafés pour travailler le soir. Bref. Le soir du match France-Uruguay, je ne pouvais pas manquer ça. J'ai donc trimballé mon ordi dans la laverie, où le signal n'est pas mal mais j'ai eu vite mal au jambes donc je suis allée regarder comme une clodo dans l'escalier.        3 médecins sont passés devant moi, puis on fait demi-tour. Un me demande si je regarde le match, avec un accent londonien très prononcé.

- Oui, que je fais.
- Qui gagne ?
La France, 2-0 !
- Et toi, tu viens de France ou d'Uruguay ? (en 2 mots il a capté que j'étais pas locale, ça en dit long sur la pauvreté de mon accent)
- France !
- Bravo ! Victoire !*
- Merci !
*en français dans le texte

On ne le dit pas suffisament, mais les anglais sont des gens très accueillants, malgré que j'ai pu entendre le contraire, moi je les ai tous trouvé sympathiques. (Enfin, presque tous...)

  • The last but not the least : il y a un professeur ici qui est français, mais un de ces français bien beauf, qu'on aime tellement dans nos campings. Il est venu ici il y a de cela 5 ans, et il passe son temps à critiquer le système, même s'il a profité de ses quelques avantages. Déjà, les médecins ne travaillent que 40h par semaine, c'est un genre de contrat avec l'hôpital. C'est pas en France que ça arriverait ça. Ensuite, la sécurité sociale c'est vraiment pas ouf. C'est pas pour rien que le système français a été élu par l'OMS comme le meilleur du monde. Il vient donc se faire soigner en France. Ce qui est bien pratique.Enfin, il est quand même très drôle, déjà parce qu'après 5 ans de vie ici il parle toujours avec un accent tellement français qu'il marcherait avec un panneau « vive la france » dans le dos ça aurait moins d'effet. Ensuite parce qu'il parle comme un bon français, traduisant les expressions franchouillardes sans gêne. Sa grammaire est cependant parfaite, rien à dire. En tout cas ça m'a fait plaisir de rencontrer un compatriote et d'échanger enfin des mots en français.

Conclusion : ce fut un stage plutôt équilibré. J'ai appris quelques trucs et en même temps j'ai bien profité de mes sorties pendant un mois ! 🙌

God Save the Queen ! 🇬🇧🇬🇧

Presque Docteur - Kinesine
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