Vous avez dit Ortho-Traumato-Rhumato ?

Un des premiers gros changements de l'Externat, faut bien le dire, c'est la quantité de trucs à apprendre.
Il a une trentaine de livres (appelés référentiels) entre 100 et 1000 pages à apprendre en 3 ans.
Il y a des mises à jour qui sortent un peu quand les collèges de spécialité ont en envie, et tout livre réédité avant le mois de janvier 2020 (pour moi) sera à réacheter et à réapprendre... (je fais ma victime là mais en vrai, il n'y a pas grand chose qui change, c'est souvent des changements de traitements ou des avancées dans les recommandations)
Donc me voilà avec 1000€ de bouquins et 10 000 pages à connaître sur le bout des doigts si je ne veux pas que Jean-Michel Major rafle tous mes rêves sous mes yeux.
Étant du début de l'alphabet, j'ai commencé avec l'OTR donc, une matière qui m'intéresse pas des masses. Il y a 3 référentiels dans cette matière, et mon dieu ce que c'est long.
On entend souvent dire que plus c'est long, plus c'est bon. Je peux vous l'affirmer, cette célèbre maxime est brodée, patchworkée et cousue de fils blancs.
Les pages se ressemblent toutes, les titres rouges et les kilomètres de phrases s'enchaînent sous mes yeux fatigués. Je relis quinze fois la même phrase, mais rien à faire, on peut me redemander quel muscle est testé par le test de Neer autant de fois que l'on voudra, quelles sont les 4 fractures de la classification de Castaing autant de fois que l'on pourra, ça ne veut pas rentrer.
Mon regard erre entre les pages, passe sur le mur devant moi, relis pour la n-ième fois mes post-its, j'écoute la musique qui s'échappe de la chambre de ma soeur, je renifle l'odeur du gratin dans le four, je sens le courant d'air frais passant par la fenêtre.
Il faut se concentrer.
Alors je referme l'ordinateur, et je retourne au diagnostic étiologique des dorsalgies.